Le casting idéal de l’âme soeur

Je suis restée pensive à la lecture de cette phrase d’une psychanalyste[1] au sujet de l’inconsistance dans les relations : « [on est] figé dans une identité statique […] ».

Sommes nous attirés par un même type de personne ?

Nous avons apparemment, des portraits-types ( de gens qui nous attirent) et il en découle des goûts et des dégoûts précis.  Peut-être même inconsciemment.
Il est entendu que l’image que l’on a de soi n’est pas forcément celle que l’autre perçoit, et inversement.  Et cet ancrage dans le « portrait-type » nous empêche d’être disponible pour une aventure avec une personne qui ne rentrerait pas dans nos critères de choix. Au lieu de partir à la découverte de l’autre, on coche des cases « oui » « non » totalement aveuglé par la quête de l’âme sœur, à côté de qui l’on passe certainement. On ne peut pas être ouvert à une relation si on est focalisé  sur ses goûts, donc focalisé sur soi-même.

Le secret du bonheur

J’aime cette affirmation de la psychanalyste qui part du principe qu’une histoire d’amour c’est dérangeant, elle dérange notre petite routine bien cadrée, et c’est là que résiderait le secret du bonheur, l’amour ça bouscule, et on en ressort tout secoué.
Ce qui légitimerai la fameuse expression comme quoi ça nous tomberai dessus au moment où l’on s’y attend le moins. Cessons de courir après l’amour, arrêtons de chercher le Prince Charmant – activité que je n’ai d’ailleurs jamais pratiqué.

Une quête obsessionnelle

Est-ce que cette obsession de l’être idéal ne virerait pas à l’angoisse ?
Paradoxalement, c’est la recherche de cet idéal qui nous pousse à être inconstant. Et ce qui nous induit en erreur, c’est le choix infini que nous propose par exemple les sites de rencontre.  Ce qui créé une nouvelle manière de concevoir les relations, à l’image de notre époque, les relations jetables. Changer pour changer doit mener à un moment donné à l’insatisfaction, non ? Voire l’insatisfaction chronique.
Le piège dans tout cela ? On croit que passer de bras est bras c’est bouger, avancer, et bien non, au contraire,  c’est de la stagnation, voire l’immobilisme dans un schéma pré-établi.
L’autre piège, c’est en revanche de ne plus rien faire lorsque l’on a enfin, rencontré cette personne, croire que tout est acquis. Là où on s’imagine qu’il n’y a plus rien à faire puisque l’autre est là, et bien au contraire, tout reste à faire et à construire, et il faut l’entretenir ! Comprendre l’autre, faire des concessions, des efforts, ne jamais se laisser envahir par la routine, ne pas se laisser aller et éviter ainsi ce sentiment de faux confort – même si certains vous diront qu’ils s’en accommodent très bien. Ce qui est un peu dommage, c’est un peu comme accepter la fatalité et ne jamais provoquer le destin, ne jamais prendre de risque.
« On imagine souvent que la rencontre sera évidente. […] Dans la vie, quand deux personnes débutent une histoire, cela s’accompagne souvent de résistances. On se dit : « ce n’est pas le moment, il n’est pas fait pour moi, cette relation ne marchera jamais ». Au lieu de « résister », on devrait être « perturbé, bouleversé ».

Ma copine L.A…

Ma copine L.A., au bout de trois mois me demandait si c’est normal qu’elle ne soit pas encore amoureuse alors qu’il est tout ce qu’elle aime. Je l’ai rassurée, en lui disant que l’amour peut se développer et grandir au fur et à mesure qu’elle le connaîtra mieux, on ne peut pas avoir le coup de foudre à chaque fois. Résultat, ils ont vécu 4 ans d’amour fou. Je le sais d’autant plus qu’au bout de 4 ans, j’ai reçu par erreur un sms qui était destiné à son amoureux, et je fut étonnée et ravie de voir à quel point elle l’aimait alors qu’au bout de 3 mois elle ne comprenait pas pourquoi elle ne ressentait pas d’amour à son égard.
Il faut être attentif à ce que l’on ressent et non pas être attentif à ses propres attentes uniquement, car l’autre, justement, n’est pas nous, cet autre que l’on qualifiera peut-être d’idéal dans cinq ans, même si au début, ce n’était pas une évidence.


[1] Sophie Cadalen

 

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